Aisling
Nombre de messages : 326 Age : 42 Localisation : au synchrotron, à gauche Date d'inscription : 11/09/2006
| Sujet: un peu de sérieux Lun 30 Oct - 20:16 | |
| Voici un article que j'ai trouvé sur le forum unitaire TZR en colère. Rien à voir avec notre statut cette fois-ci, mais plutôt une illustration de la longue maladie dont notre démocratie ne parvient pas à se remettre. Pour les curieux, voici l'adresse de cet autre forum http://www.cetace.org/forums/viewtopic.php?t=2130 - Citation :
- Objet : [Antidelation] Après une opération de police, une journaliste d'AFP
frappée d'interdit professionel Après une opération de police, une journaliste d'AFP frappée d'interdit professionnel
http://www.acrimed.org/article2474.html
Une journaliste de l'AFP frappée d? « interdiction professionnelle » (Saj-Unsa)
Publié le samedi 28 octobre 2006
Nous publions ci-dessous un communiqué du Syndicat autonome des journalistes (SAJ-UNSA) - (Acrimed)
Notre cons?ur Raphaëlle Picard, pigiste permanente de l?AFP dans le département des Yvelines, est frappée depuis trois semaines d? « interdiction professionnelle » par la police et la justice du département, après la diffusion de son reportage sur l?opération de police, le 4 octobre, dans le quartier des Musiciens aux Mureaux.
Dans cette dépêche, Raphaëlle, jeune journaliste de l?AFP depuis 2004, a décrit - en se conformant avec la plus parfaite rigueur et honnêteté aux règles déontologiques de la profession - « La colère des "perquisitionnés par erreur" dans une cité des Mureaux ».
Ce reportage a valu à l?AFP de très importantes reprises dans la presse nationale et régionale, écrite et audiovisuelle.
Ce témoignage rigoureux, parfaitement sourcé et ponctué de nombreuses citations incontestables, est évidemment exempt de tout commentaire de l?auteure, comme l?exigent les règles rédactionnelles de l?AFP. Il a jeté un éclairage nécessaire sur les coulisses des opérations de police à grand spectacle, mises en scène par le locataire de la place Beauvau, par ailleurs candidat à la présidence de la République.
Mais « l?arroseur arrosé », qui ne tolère, semble-t-il, qu?une presse aux ordres et à sa bottine, a violemment réagi par l?intermédiaire de ses services départementaux :
Ce fut d?abord le directeur adjoint de la police départementale qui à la sortie d?une conférence de presse, a étrillé notre cons?ur, l?accusant de « malhonnêteté intellectuelle ».
Ce fut ensuite le directeur de la sécurité publique, a qui Raphaëlle avait demandé un entretien, qui l?a accusée d?avoir « produit des faux témoignages qu?elle n?avait pas pris soin de vérifier... auprès de la police » (sic). « Notre collaboration va s?arrêter là », lui a-t-il signifié.
Ce fut encore (côté Justice), le procureur adjoint du parquet de Versailles qui lui a également signifié que sa porte était désormais fermée et qu?il « ne voulait plus jamais collaborer » avec elle. « On a toute la direction sur le dos... », a-t-il avoué.
Enfin, last but not least, le directeur de la police judiciaire des Yvelines est monté d?un cran : « On va porter plainte... ». Menace gratuite, fanfaronne et vide de sens, puisque, à ce jour, aucune espèce de plainte n?a été déposée devant une quelconque juridiction.
Raphaëlle et par voie de conséquence l?AFP, se trouve désormais coupée de toutes les sources « officielles et institutionnelles », indispensables pour couvrir de façon rigoureuse, honnête et complète, l?actualité dans ce département.
Le but poursuivi par le ministère de l?Intérieur est limpide : interdire à Raphaëlle Picard de faire son travail de journaliste et pousser la direction de l?AFP, au pire, à mettre fin à sa collaboration, au mieux, à procéder à sa mutation.
L?AFP avait obtenu il y a une quinzaine de jours, du procureur adjoint du parquet de Versailles, un rendez-vous à déjeuner, prévu le mercredi 25 octobre. Mais au dernier moment, le mercredi matin, d?une façon pour le moins cavalière et méprisante, le magistrat à signifié à l?Agence, par la voix de son assistante ou secrétaire, que le rendez-vous était annulé « pour raisons d?agenda ».
Cette affaire est très grave et ne doit pas en rester là.
La carrière professionnelle de Raphaëlle est objectivement menacée par un tenant de l?exécutif qui bafoue, avec le plus intolérable aplomb, les règles élémentaires de la République et de la démocratie et piétine la liberté de la presse.
Ce chantage pèse aussi sur l?ensemble des journalistes de l?Agence dans l?exercice de leur activité professionnelle et plus particulièrement dans les domaines police-justice et politique, en cette période très sensible d?échéances électorales et alors que la situation dans les banlieues est de plus en plus instable.
Le SAJ-UNSA demande avec instance à la Direction Générale, d?affirmer publiquement sa défense de notre cons?ur et de condamner fermement les menaces et l?ostracisme dont elle est injustement victime.
Il lui demande également de saisir le Premier ministre -voire plus haut si nécessaire- de cette affaire qui constitue une grave entorse à la liberté de la presse, l?un des piliers de notre démocratie républicaine.
Le SAJ-UNSA appelle l?ensemble des syndicats et le personnel de l?AFP à soutenir Raphaëlle Picard et à envisager toutes modalités d?action - et elles sont nombreuses - pour faire cesser cette invraisemblable atteinte au droit d?informer.
Ce communiqué d?information, tant sur le fond que dans sa forme, et notamment en ce qui concerne les sources qui ont permis sa rédaction, est de l?entière et unique responsabilité du Syndicat Autonome des Journalistes de l?Agence France-Presse.
PARIS, 27 octobre 2006
SYNDICAT AUTONOME DES JOURNALISTES (SAJ-UNSA) | |
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Dedalia
Nombre de messages : 104 Localisation : Behind the final Frontier Date d'inscription : 21/09/2006
| Sujet: Re: un peu de sérieux Mar 31 Oct - 23:00 | |
| C'est un peu "et hop, dans les dents" sur l'autre forum. Ceci dit, je serais curieuse de lire le contenu de l'article AFP. En dehors de ça, si la censure et autres atteintes aux libertés sont tolérées dans le cadre de situation particulière (mise en cause de l'ordre public, etc), elles ne le sont pas en dehors de ces menaces. Or la Francen'est pas tant en crise que ça (pas de guerre civile) pour pouvoir ne pas admettre la remise en cause du comportement policier.
Remettons juste l'article de la Convention européene de sauvegarde des droits de l'homme: Article 10 - Liberté d'expression 1. Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière. Le présent article n'empêche pas les Etats de soumettre les entreprises de radiodiffusion, de cinéma ou de télévision à un régime d'autorisations. 2. L'exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l'intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l'ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui, pour empêcher la divulgation d'informations confidentielles ou pour garantir l'autorité et l'impartialité du pouvoir judiciaire. | |
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